Les espadrilles sont à la mode ces dernières années, mais cela n'a pas toujours été le cas. Mauléon , capitale de la Soule, est un exemple clair de cette situation. L'industrie de l'espadrille fût le moteur de l'économie de Mauléon pendant les XIXème et XXème siècles, mais plus tard, le secteur a subi une crise profonde. Cependant, Mauléon reste espadrille et chaque 15 août elle célèbre son espadrille dans le but de faire connaître et de promouvoir le monde de l'espadrille, et son monde.
La fête de l’espadrille se tient sur toute la journée. En plus de la foire artisanale des espadrilles et de démonstration de confection, aussi a lieu généralement à Mauléon des parties de pelote, des démonstrations de forces basques ainsi que des spectacles de danses souletines.
Sous le prétexte de la fête de l'espadrille, nous sommes allés à Mauléon pour connaître l'histoire de son produit phare et de son grand ambassadeur. L'industrie de l'espadrille a été le moteur de l'économie de Mauleón pendant plus de 150 ans. Dans ses débuts, ils les faisaient entièrement à la main, à la maison ou dans les locaux des petits artisans, et les souletins mêmes les portaient.
Le secteur commence à s’industrialiser au milieu du XIXème siècle, autour de l'année 1860. D'une part, parce que les Basques qui ont émigré en Amérique ont commencé à demander des espadrilles. Durant un certain temps, 4 espadrilles sur 5 produites étaient expédiées là-bas. D'autre part, plus ou moins dans le même temps, les mineurs du nord de la France ont commencé à utiliser des espadrilles pour travailler. Chaque mineur avait besoin d'une paire d'espadrilles par semaine. Ce fût l'âge d'or de l’industrie de l'espadrille de Mauléon. C’est l’exemple clair montrant que Mauléon fût l'une des premières municipalités françaises à bénéficier d’un essor économique à partir de 1881.
Même si actuellement 300 personnes se dédient à l’espadrille, l'industrie de l'espadrille nourrissait environ 3.000 personnes lors de son apogée. Beaucoup de jeunes filles de Navarre et d'Aragon venaient à Mauléon pour travailler dans les usines d'espadrilles. Elles arrivaient en Octobre et repartaient à la maison au printemps, en traversant les Pyrénées à pied. Certaines d'entre elles se marièrent et ne sont jamais revenues chez elle. Ces jeunes filles qui venaient à Mauléon dormaient dans les maisons des villageois et, aujourd'hui encore, sont préservés les chansons, coutumes, recettes... en divers lieux de la capitale souletine.